Le mois d’avril, le mois des massacres, des prisonniers et des martyrs
Le mois d’avril, le mois des massacres,
des prisonniers et des martyrs
par Nidal Hamad
7 avril 2005
Le mois d’avril est le mois du don palestinien incessant, le mois de la cascade rouge qui abreuve toute la terre, de Nazareth, Haïfa, le Naqab et Beer Saba’, en passant par la bande de Gaza, avec ses villes, ses villages et ses camps, en passant par notre peuple en Cisjordanie jusqu’aux camps et lieux de résidence du peuple palestinien, dans les deux exils, arabe et occidental, exil que tout palestinien considère, quel que soit le lieu de son séjour, provisoire, dans l’attente du retour à sa patrie, la Palestine, surmontant l’état de fait et l’oubli.
Lorsque nous passons en revue les dates palestiniennes du mois d’avril, qui ne peuvent être oubliées, nous nous rappelons immédiatement les massacres commis lors de la nakba palestinienne tout au long de cette guerre inégale par laquelle la Palestine, du fleuve à la mer, a été perdue. Nous nous rappelons aussi les massacres, les crimes, les nombreux assassinats que les Israéliens ont commis contre les fils et filles du peuple de Palestine, à l’intérieur de la patrie ou à l’extérieur.
Le massacre de Deir Yassine demeure le premier de la liste de ces massacres commis par des terroristes sionistes juifs. Parmi ces criminels certains ont obtenu le prix Nobel de la paix, comme Menahim Begin, d’autres ont été recherchés par Interpol, comme Ishak Shamir, mais qui fut plus tard premier ministre de l’entité israélienne, en tant qu’assassin du délégué international le comte de Bernadotte, membre de la famille royale gouvernant en Suède, mais aussi le général Sharon, l’ami du président américain George Bush fils, le dompteur des dirigeants arabes et l’assassin du président palestinien Yasser Arafat, et celui qui a décrit le président palestinien actuel comme étant un poussin.
Ils ont voulu que le massacre de Deir Yassine soit présent dans les mémoires de tout Palestinien et Arabe. Pour cela, les conséquences de ce massacre sont restées vives pour les générations précédentes. Avec le temps, une autre liste constituée de dizaines de massacres et de tueries sionistes, graves et moins graves, s’est ajoutée, et nous nous contenterons de citer le massacre du camp de Jénine, qui est encore présent et récent.
Nous nous rappelons le terrible massacre de Deir Yassine, celui qui a été commis contre des civils désarmés et innocents, massacre commis délibérément, avec une planification froide à un haut niveau des organes sionistes. Ils ont voulu que ce massacre soit un message de panique aux Palestiniens qui vivaient dans leurs villages, dans leurs bourgs et leurs villes. Ils ont voulu que les Palestiniens fuient de leurs maisons pour que les sionistes puissent les occuper, sans résistance, en tout repos, et c’est ce qui s’est passé dans plusieurs régions.
Le petit village de Deir Yassine est situé à l’est d’al-Quds, sur une colline s’élevant à 770 m au-dessus de la mer. Il se situe hors de la zone réservée par les Nations-Unies à la formation d’une entité juive, comme le plan de partage l’avait prévu. Sa superficie ne dépasse pas les 12 dunums et la superficie de ses terres est de 2857 dunums. Le nombre de ses habitants était de 700 personnes. Le 9 avril de l’année 1948 le village a été exposé à une attaque sioniste et a subi un massacre terrible, commis par des éléments des deux groupes, l’Irgoun (de Menahim Begin) et le Stern (Ishak Shamir), les deux hommes ayant accédé plus tard au poste de premier ministre dans l’entité israélienne. Au temps du premier, Sadate a capitulé et a sorti l’Egypte de la confrontation, et au temps du second, le processus de Madrid a commencé nous conduisant à la situation actuelle.
Le massacre de Deir Yassine n’a été qu’une étape pour le déracinement dont les lignes et les traits ont été préparés et exécutés par le mouvement sioniste mondial en Palestine, avec la collaboration du mandat britannique et des impérialismes capitalistes occidentaux. Il fait partie des autres plans visant à réaliser le rêve sioniste sous la direction de Herzl et de Ben Gourion, avant eux.
Les sionistes ont massacré les civils à Deir Yassine, les femmes, les enfants, les vieillards. Après ce terrible massacre, ils ont fêté ce qu’ils ont considéré comme une victoire dans leur guerre contre les Arabes. Jusqu’à présent, aucun organisme international, aucune institution judirique n’a demandé des comptes à un seul sioniste ayant commis des actes criminels, terrroristes, des crimes de guerre contre les habitants arabes palestiniens en Palestine occupée ou dans les pays arabes voisins. Au moment où ces organismes internationaux et ces institutions juridiques poursuivent tous ceux qui ont une quelconque relation avec les massacres, les tortures ou les meurtres des Juifs au cours de la deuxième guerre mondiale, ce qui signifie que l’écoulement du sang palestinien et arabe est autorisé alors que le sang juif est protégé. Il s’agit d’un traitement raciste envers les victimes arabes.
L’entité d’Israël qui fut créée par la force sur les terres et les biens du peuple palestinien a récemment honoré un groupe de terroristes de haut niveau. Ces groupes terroristes sont constitués de citoyens égyptiens juifs, qui ont commis des actes terroristes en Egypte dans les années 50 du siècle dernier, à la demande des services de renseignements israéliens. Pour l’entité de l’occupation, cela est considéré comme un acte national servant l’Etat d’Israël. Si j’étais “israélien”, je comprendrais les motivations des grands terroristes en Israël à honorer les petits terroristes. Leur entité a été fondée par le terrorisme, ses constructions et ses fondations ont été façonnées par les os et les sangs des innocents palestiniens et arabes. Pour cela, il n’y a aucune honte à honorer les criminels et les tueurs tant que les chefs de gouvernements et les ministres de cet entité font partie du même groupe terroriste.
Le mois d’avril est marqué par plusieurs occasions palestiniennes et arabes, il s’agit du mois des sacrifices. En avril, furent assassinés les trois dirigeants palestiniens au Liban, le poète Kamal Nasser, Abu Youssouf al-Najjar et Kamal Adouane. En avril, fut assassiné le dirigeant Abu Jihad al-Wazir, à Tunis, qui a récemment accepté d’accueillir Sharon. En avril, a été assassiné Abdel Aziz Rantissi. En avril, c’est la commémoration de l’opération de qualité de Naharaya sous la direction du prisonnier libanais arabe Samir Kintar et ses camarades martyrs. Au mois d’avril, les avions des colombes de la paix de Shimon Perès, détenteur du prix Nobel de la paix, et l’ami des normalisateurs, les négociants, les princes, les chefs et dirigeants arabes, ont commis le massacre de Qana, au siège des Nations-Unis, au sud-Liban, en 1996.
En avril et précisément le 17 avril, c’est la journée du prisonnier dans les prisons sionistes, et ce jour-là doit être le jour de la conscience arabe.
Agissons pour que le mois d’avril soit le mois de la solidarité arabe et internationale avec les vivants et les martyrs, avec les prisonniers de la Palestine, qu’ils soient dans la petite ou la grande prison.
Plus de 8000 enfants, jeunes et âgés de Palestine ploient dans les prisons de la souffrance et de l’humiliation israélienne. Nous pensons que le temps est venu pour que l’Autorité Palestinienne et les organisations de l’opposition assument leurs responsabilités pour les faire tous libérer, par tous les moyens.
Traduit par : Centre d’Information sur la Résistance en Palestine
http://www.nord-palestine.org/debat.Nidal_Hamad.070405.htm
Source : Palestine en Marche
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